Cela
fait peu de temps que je suis a Ottawa et je n’avais jamais
eu l’occasion de voir l’interieur de l’église
St. Anthony.
C’est
Roger Nincheri, le petit-fils de Guido Nincheri, qui m’a fait
découvrir avec enthousiasme la beauté de cet endroit,
accentuée par sa grande fresque et ses vitraux peints. C’est
aussi lui qui m’a expliqué que chaque vitrail est porteur
d’un message et d’une signification.
Guido
Nincheri (1885-1973) était un des maitres verriers les plus
importants du Canada.
Originaire
de Prato en Toscane, il étudia la peinture, le dessin et
l’architecture aux Beaux Arts de Florence pendant 12 ans avant
d’immigrer à Montréal en 1914 pour y ouvrir
un atelier.
Nincheri
a reçu plusieurs distinctions des plus gratifiantes; en Avril
1933 il fut désigné Chevalier-Commandeur de l’ordre
de Saint-Sylvestre par le Pape Pie-XI, Chevalier de la République
de son pays natal en 1972 et vingt ans plus tard il fut nommé
Batisseur de la ville de Montréal, à titre posthume.
Cet
artiste consacra la plus grande partie de sa vie à réaliser
des oeuvres s’inspirant de la Bible et demeura fidèle
au style de la Renaissance pour ses fresques.
Il
a peint plus de 2000 vitraux dans différentes églises
à travers les Etats-Unis et le Canada, dont quelques unes
à Ottawa; la Cathédrale d’Ottawa, l’Eglise
Saint Patrick, l’Eglise Sainte Thérèse de l’enfant
Jésus et nottament l’Eglise Saint Anthony, qui est
honorée et chanceuse de détenir plusieurs oeuvres
de cet artiste.
La
peinture sur vitrail est un art qui nécessite beaucoup de
temps, de minutie et de savoir-faire et Nincheri était vraiment
excellent dans ce domaine. D’autant plus que sa grande qualité
était de savoir maîtriser le contraste des couleurs,
qui deviennent illuminées par la lumière du jour,
ce qui accentue la beauté et l’intensité de
ses compositions.
C’est
grâce à des artistes comme Guido Nincheri que nous
pouvons être très fiers de notre patrimoine artistique
et d’autant plus pour vous les canadiens qui avaient l’honneur
d’admirer ses oeuvres.
La
jeune génération aussi doit être consciente
de cela et essayer, comme me disait Roger Nincheri, de ne pas seulement
regarder l’oeuvre passivement mais d’essayer d’aller
au-delà pour en comprendre le message et la signification
car une oeuvre n’est pas faite au hasard, elle signifie bien
quelque chose.
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